18/03/2024

Chers concitoyens,
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En février dernier, la 370e promotion de l’école des sous-officiers d’active de Saint Maixent (Deux Sèvres) a choisi pour parrain un poilu de la guerre de 14 – 18 mort au combat, le Sergent MULLER, dont le nom est gravé sur nos monuments aux morts et dont les descendants vivent dans notre commune.
 
L’armée honore traditionnellement ceux des leurs s’étant distingués au prix de leur vie dans les opérations dans lesquelles la France est engagée. Il est plus rare que des jeunes de vingt ans choisissent pour parrain un héros mort il y a plus de cent ans, que personne n’a connu.
 
Il n’a pas été choisi parce qu’il est mort pour la France comme des milliers d’autres hommes, mais parce que faisant son service militaire en 1913, il s’est trouvé embarqué dans la première guerre mondiale. Durant quatre années, il s’est fait remarquer par des actes de bravoure successifs, a été blessé à la tête puis volontaire pour retourner au front, pour en fin de compte y laisser la vie en juillet 1918. Son engagement lui a valu pas moins de six citations, fait exceptionnel, toutes guerres confondues.
 
Une cérémonie d’ampleur se tiendra le 8 mai prochain à Vauchamps à 16 heures pour honorer le Sergent MULLER et tous ses camarades d’infortune tombés durant les conflits successifs des deux guerres mondiales, d’Indochine, d’Algérie ... En effet, l’École des sous-officiers d’active a souhaité envoyer un détachement d’une centaine d’hommes pour découvrir notre commune, honorer la mémoire de leur parrain de promotion et faire connaissance avec ses descendants. A la demande du Souvenir Français, la place du village, anciennement nommée place de la mairie, sera baptisée place Sergent MULLER. Tandis que du matériel d’hier et d’aujourd’hui sera exposé, de nombreuses autorités militaires et civiles assisteront à la cérémonie et au défilé qui suivra. Toute la population est bien entendu invitée et un vin d’honneur offert par la commune clôturera les festivités.
 
En préparant cet événement, une réflexion m’est venue. Personne n’ayant connu Georges MULLER de son vivant, c’est bien un travail de recherches historiques qui a été mené pour remettre en lumière les faits d’armes de ce poilu. Cela sert le devoir de mémoire, et à ce titre, nous tous égrenons chaque année solennellement les noms des 32 morts pour la France de notre monument aux morts. Mais que savons-nous d’eux ? Que ces noms évoquent ils pour nous ? Quelle est encore la force de ces témoignages plusieurs décennies après ? Si tous ne sont pas des héros s’étant distingués durant leur guerre, tous ont perdu leur vie au combat mené par notre pays, et sans doute ces courtes vies méritent-elles que l’on connaisse une partie de leur histoire. Le Souvenir Français dont il faut souligner l’action remarquable fait porter à de jeunes adolescents les drapeaux des régiments combattants de notre passé lors des célébrations du 11 novembre et du 8 mai. Ne serait-il pas nécessaire de rendre plus concret encore aux yeux de ces jeunes le sens de leur présence pendant qu’il reste encore dans les familles des objets, des lettres, des souvenirs qui permettraient de mieux connaître nos morts pour la France ? Avis aux familles et compagnons d’armes survivants, il est encore temps.