02/05/2024

Chers concitoyens,

Avec l’arrivée du printemps, la nature se réveille. Et se réveillent aussi les alertes multiples sur le réchauffement climatique, devenu cause nationale au point que les communes sont ardemment sollicitées pour agir, et agir vite. Zones d’accélération des énergies renouvelables, orientation des investissements, arrêt de l’artificialisation des sols, durcissement des règles d’urbanisation, sont autant de sujets imposés pour interpeler nos consciences de citoyens et d’élus.
Certes, la situation est préoccupante et les échéances pour opérer les changements sont courtes. Gaz à effet de serre ? Il faut faire plus en 7 ans que durant les 33 dernières années. Biodiversité ? Il faut restaurer 1,4 millions d’hectares. Climat ? Il faut s’attendre à des étés plus chauds de 5° en moyenne d’ici 15 ans.
L’État, l’industrie, les collectivités et les citoyens, nous tous en réalité, devons donc accélérer la mutation dans tous les domaines : transport, bâtiments, énergie, agriculture, espaces naturels, alimentation, eau, déchets.
Longtemps perçu comme l'apanage des zones urbaines, ce mouvement s'impose désormais comme une nécessité même au cœur de nos villages, car l'environnement ne connaît pas les frontières tracées par l'homme. Dans nos communautés rurales se joue une partie essentielle du puzzle de la transition écologique. Nos campagnes sont riches en ressources naturelles, en savoir-faire traditionnel et en communautés résilientes. Elles sont le poumon vert de notre société, mais tout aussi vulnérables à la pression croissante de nos modes de vie modernes.
Face à ces défis, des signaux positifs doivent nous motiver. De nombreuses initiatives locales émergent, portées par des citoyens engagés, des agriculteurs visionnaires et des entrepreneurs innovants. De la permaculture à l'agroforesterie, en passant par les énergies renouvelables et les circuits courts, des solutions s'épanouissent dans nos territoires.
​​​​​​​La transition écologique est une question de vision. Repensons individuellement et collectivement notre relation avec la nature, réimaginons nos modes de production et de consommation, et réinventons nos communautés rurales comme des espaces de durabilité. Chaque hectare de forêt préservé, chaque source d'eau protégée, chaque espèce sauvage sauvegardée, sont un pas vers le bien-être des générations futures. Mais la transition écologique exigée nécessite également une volonté politique forte, des mesures incitatives et un soutien financier adéquat. Les pouvoirs publics ont un rôle crucial à jouer pour accompagner cette transformation et en faire une réalité accessible à tous. Dans un pays où le système fiscal repose essentiellement sur le développement et la consommation foncières, le chemin sera raide.

Martial HIRTZEL